
La glandouille au temps du Coronavirus
Paris, printemps 2020. Le silence avait remplacé le vacarme. Les klaxons s’étaient tus, les terrasses s’étaient vidées, et même les pigeons semblaient moins pressés. Léo, confiné dans son petit appartement du 11e arrondissement, avait découvert un art ancien : ne rien faire. Ce n’était pas le rien du fainéant ou du désespéré. C’était le rien fertile, celui qui laisse éclore les pensées lentes. Le matin, Léo se levait sans alarme, sans but. Il préparait un café qui prenait son temps. Par la fenêtre entrouverte, il regardait le ciel, étonné de sa propreté. Les avions avaient disparu. ...

Glandouiller sans peine
Léo n’était pas en retard. Il ne pouvait pas l’être. Il avait supprimé toutes ses notifications, tous ses rappels, toutes ses contraintes. Il avait mis son téléphone en mode avion il y a trois jours, et personne n’était mort. Installé sur son vieux canapé en velours jaune, les pieds posés sur la table basse, il regardait… rien. Ou plutôt, il regardait les rayons de soleil traverser paresseusement les voilages, projetant sur le mur des motifs mouvants. Il trouvait ça fascinant. Poétique même. Il n’avait pas bougé depuis quarante-cinq minutes. ...

Glandouillons dans la joie
Léa avait posé son téléphone dans un tiroir depuis huit jours. Elle l’avait refermé d’un geste doux mais déterminé, comme on claque une porte sans bruit, pour ne pas déranger les oiseaux. Depuis, plus de notifications, plus de réunions surprises, plus de livraisons à suivre sur des cartes miniatures. Juste le silence, un silence un peu bourdonnant, plein de pensées enroulées comme des chats au soleil. Son appartement donnait sur une petite cour pavée où un arbre avait poussé sans autorisation. Elle avait déplacé une chaise longue en plastique turquoise, posée là comme un souvenir de vacances, pour s’y installer en fin de matinée, encore en pyjama. Elle s’était munie de son thermos de thé vert et d’un carnet sans lignes, sur lequel elle dessinait des spirales et des lapins qui pleurent. ...

Haro sur la Glandouille
Le printemps venait d’arriver à Paris, avec ce mélange parfait de lumière douce et d’air encore un peu frais. Léa, installée sur un banc du square Trousseau, regardait les pigeons se disputer les miettes de son croissant. Son livre, “Éloge de la lenteur”, reposait à côté d’elle, ouvert mais négligé. Elle préférait observer la vie autour d’elle, sans urgence, juste pour le plaisir. Soudain, une voix tonna derrière elle : — « Encore en train de glandouiller ? Vous n’avez rien de mieux à faire ?! » ...

Confessions d'un glandouilleur
Léo était affalé sur son canapé, dans cette position intermédiaire entre l’abandon total et la veille contemplative. Un livre ouvert reposait sur son ventre, les pages tournées vers le plafond, comme si elles tentaient de capter un message venu d’en haut. Par la fenêtre entrouverte, la rumeur douce de Paris montait jusqu’à son petit appartement sous les toits. Il n’avait rien prévu pour la journée, comme souvent. Il sourit. Rien prévoir, c’était un art, une résistance tranquille à la tyrannie de l’agenda. ...

Glandouille Un Jour, Glandouille Toujours
Léo ouvrit un œil, juste un, pour évaluer si le jour valait la peine d’être affronté. Une lumière douce filtrait à travers les volets, promesse d’une matinée tiède et sans urgence. Il referma l’œil. Il était huit heures, ou peut-être dix. Qu’importe. Le temps, chez Léo, n’était pas une ligne droite mais une flaque. On y pataugeait sans destination précise, en laissant des ronds se former et s’effacer à leur rythme. ...